Cercle Condorcet de Francfort: du pixel au gratte-ciel

Publié le par Charles CONTE
Le 18 septembre, Séverine Dumagny, artiste de jeux vidéo, a raconté sa rencontre avec le Pixelart (et ce que c'est !) et a expliqué comment elle crée des univers de jeux vidéo à la galerie Hake à Francfort. Le Cercle de Francfort invite régulièrement des personnes qui racontent leur métier. Séverine Dumagny est une graphiste de jeux vidéo. Elle a d'abord travaillé chez Nintendo et Ubisoft avant de se mettre à son compte et créer ses propres jeux. Cette artiste nous racontera sa rencontre avec le Pixelart (et ce que c'est !) et nous expliquera comment elle crée des univers de jeux vidéo. Venez découvrir son monde peuplé de gentils dinos et de châteaux volants. A l'issue de la soirée, nous créerons tous ensemble une scène de jeu vidéo. Au fait, combien de pixels dans un gratte-ciel ? Nous rencontrerons Séverine dans ce lieu convivial, magique et caché au fond d'une cour fleurie qu'est la galerie Hake. Après notre rencontre avec Séverine, nous voyagerons dans l'univers musical de Erick et Nina. Au programme : 19h-19h30 : Vous pouvez faire connaissance et prendre un verre au bar et grignoter quelques snacks 19h30-20h30 : Discussion avec notre invitée 20h30-21h00: Voyage musical "Into the Wild" avec Erick et Nina Pour consulter le port folio de Séverine Dumagny Pour plus d´informations, n´hésitez pas à visiter  le site du Cercle Condorcet de Francfort ou bien le Compte instagram du Cercle.

Le Cercle Condorcet de l’Ariège propose 30 rencontres sur trois villes

Publié le par Charles CONTE
Le Cercle Condorcet de l'Ariège se déploie sur Verniolle avec une dizaine de cafés-philo animées par Eric Lowen, directeur de l’Université Populaire de Philosophie de Toulouse, sur Foix avec un cycle d'une dizaine de conférences, également avec Eric Lowen et sur Mirepoix avec une dizaine de rencontres socio-philosophiques animées par Guy Cirla et Jean-Paul Garde, membre et président du Cercle. POUR CONSULTER LE PROGRAMME

Changer d’énergies : la difficile mais nécessaire transition vers moins de carbone

Publié le par Charles CONTE
Le Cercle Condorcet de Paris a invité Franck Lacroix, directeur général adjoint d’ENGIE, le 18 septembre, à 19 heures au siège de la Ligue de l'enseignement. Les inscriptions sont ouvertes. Bernard Wolfer, président du Cercle, présente le thème de la soirée:  Nos sociétés modernes sont construites sur l’usage d’énergies principalement carbonées. Longtemps le bois fut la base, complété par l’eau et le vent. La révolution industrielle s’est développée avec l’extraction du charbon qui assura aussi les premières mobilités. Puis ce fut le pétrole qui permit l’extension des mobilités individuelles, l’électricité et le gaz complétant les sources d’énergie nécessaires aux industries, aux villes mais aussi aux campagnes. Si l’on excepte une partie de l’électricité, toutes ces énergies sont carbonées et essentiellement fossiles. La crainte fut longtemps celle de leur extinction. Aujourd’hui, c’est surtout leur impact négatif sur notre planète qui incite à en limiter l’usage, sinon à les supprimer, et à chercher comment les remplacer. La chose n’est pas simple. Le réchauffement climatique est une des principales conséquences de l’usage de ces énergies. Mais pas la seule. Les produits de nos activités polluent les sols, les mers, bien sûr l’atmosphère, l’ensemble de nos conditions d’existence est lié à l’usage de ces énergies. La question de la transition en découle : comment en effet passer de nos systèmes énergétiques essentiellement carbonés et fossiles à des systèmes qui ne le soient plus ou nettement moins ? C’est ce à quoi tentent, non sans mal, de parvenir les politiques dites de transition. Les entreprises qui produisent les moyens énergétiques sont souvent l’objet de critiques, d’autant plus quand leur puissance est grande. Cependant, certaines, conscientes des enjeux à venir et de l’intérêt qu‘elles ont à les anticiper, développent des stratégies de conversion vers des énergies « durables ». Il nous parait donc intéressant de comprendre comment la transition énergétique peut être mise en œuvre concrètement par secteur économique ou selon les territoires. Comment faire en sorte que cette transition énergétique ne soit pas punitive notamment pour les ménages modestes ou éloignés des métropoles ? Comment peut-elle permettre à la France et à l’Europe de conserver leur souveraineté énergétique ? Voire de participer au développement de la France via sa réindustrialisation ? Franck Lacroix, directeur général adjoint exécutif d’ENGIE a accepté de venir en discuter avec nous à la fois de façon globale mais aussi en nous faisant partager son expérience de praticien au jour le jour sur le terrain.

La montée de la colère

Publié le par Charles CONTE
Le Cercle des Alpes maritimes a invité Monique Dagnaud, sociologue, directrice de recherche CNRS-EHESS, le 31 janvier dernier pour traiter du cyberharcèlement. Nos amis du Cercle attirent notre attention sur le dernier article publié par Monique Dagnaud sur le site Telos. Il traite de la montée générale de la colère. Le Cercle d'Auxerre avait organisé des Entretiens sur ce thème en 2019. Toutes les vidéos sont en ligne. L'article de Monique Dagnaud s'appuie sur une note des économistes Yann Algan et Thomas Renault rédigée pour L’Observatoire du bien-être. Ils ont tenté d’appréhender les principales émotions associées aux préoccupations des Français telles qu’elles s’expriment sur les réseaux sociaux. L'article est en accès libre sur le site de Telos, revue numérique indépendante d'inspiration réformiste.

Bourg-en-Bresse. Remue-méninges « Quelles pistes pour régénérer notre démocratie ? »

Publié le par Charles CONTE
Le 20 février 2024, le Cercle Condorcet de Bourg-en-Bresse a réalisé un "remue-méninges"  intitulé "Quelles pistes pour régénérer notre démocratie ?". Les membres du Cercle ont réfléchi sur la base des textes de Michel Cabirol "Réparer la démocratie libérale",  "Régénérer la démocratie par les territoires" de la fondation Jean-Jaurès ainsi que de la note de cadrage de la séance rédigée par le secrétaire du Cercle Francis Schwintner. Le compte-rendu donné ci-dessous a été rédigé par Philippe Abel, président du Cercle. Remue-méninges « Quelles pistes pour régénérer notre démocratie ? » Une conversation intéressante de type «remue -méninges» se déroule sur la base de la question suivante: «quelles pistes pour régénérer la démocratie»? Il s’agit de partager les causes du «mal être démocratique actuel» en vue d’envisager des modes de réponse adaptés. En guise d’introduction, Philippe ABEL lit la note à la fois pertinente et synthétique de Francis SCHWINTNER qui cadre bien le sujet. Elle porte sur les constats, des idées d’outils possibles, et résume un article du Monde du 25\02\2022 intitulé «Un nouveau modèle démocratique est possible». Pour mémoire, la note de Francis était jointe à la convocation à la réunion ( avec 2 autres documents: «Réparer la démocratie libérale» (Michel CABIROL- président du comité de liaison des Cercles Condorcet)- «Régénérer la démocratie par les territoires» (Fondation Jean Jaurès). Les éléments de diagnostic et pistes de réflexion suivants sont évoqués (sans qu’il soit possible d’être exhaustif compte-tenu de la richesse de la discussion): Quelques éléments de diagnostic sur le mal être démocratique -«La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes» (Winston Churchill) - La définition de la démocratie ne repose pas uniquement sur les élections, mais aussi sur l’état de droit et le respect des minorités - Si notre démocratie va mal, c’est parce que la société française elle même se trouve dans le mal être ( «individualisme hédoniste de masse»- perte des valeurs de travail et de solidarité) - Ce mal être social trouve sa traduction dans un sentiment de «fatigue démocratique». Selon une étude réalisée par l’institut de sondage Opinion Way pour le Centre d’Etudes de la Vie Politique Française, 68% des Français jugent que la «démocratie ne fonctionne pas bien». - Mais, si l’on adopte une perspective historique, la démocratie a toujours été un système instable et résilient évoluant en fonction des crises ( cf. Niveau de violence antisémite des ligues d’extrême droite avant la seconde guerre mondiale). - Dans le monde, la France ne fait pas exception. Après le pic démocratique des années 2000, selon l’étude de 167 pays réalisée par The Economist Intelligence Unit, les démocraties n’ont jamais été aussi menacées dans le monde. Seule une minorité de la population mondiale (environ 34%) vit désormais en démocratie. Ceci alors même que la moitié de la population mondiale est concernée cette année par un scrutin électoral. - En France, la rupture du lien de confiance entre citoyens et élus est particulièrement problématique. Les citoyens ont le sentiment que les élus ne respectent pas leurs engagements, ou bien que leurs décisions ne se traduisent pas de manière effective. Dès lors, ils ne voient plus ce qu’ils peuvent «gagner» à voter pour tel ou tel parti. - Ce phénomène de défiance démocratique est renforcé par le marketing politique. En substituant des individus aux programmes, il est nécessairement facteur de frustrations. - S’ajoute à cela une complexité croissante et un éloignement des administrations du citoyen. Le rôle de l’expert et de la bureaucratie tend à dessaisir les élus du peuple de leurs responsabilités. - La professionnalisation du «politique» lui-même qui devient un métier, alors qu’il devrait rester un mandat, contribue à creuser la distance entre élus et citoyens. - Dans un monde en crise, il est devenu très difficile de se projeter ( contrairement aux années 70). Cela ne peut qu’affecter le moral de la population, et notamment des jeunes générations. - En parallèle, les institutions ( Europe- Etat…) manquent de pédagogie pour expliciter le sens de leurs actions. - La 5ème République repose sur une constitution conçue pour gouverner et décider ( ce qui est également le rôle des institutions démocratiques). Mais le présidentialisme et l’exercice vertical du pouvoir ont contribué à couper ce dernier du peuple. - L’opposition, quant à elle, se contente trop souvent d’une politique «attrape-tout» fondée sur des «y’a qu’à, faut qu’on». Une telle démagogie permet d’engranger des succès politiciens à court terme. Mais elle est lourde de menaces à long terme pour le pays, en raison du futur «désenchantement démocratique» qu’elle ne manquera pas de susciter, une fois aux prises avec les réalités du pouvoir. - Un type de discours politique fondé sur la manipulation des émotions plus que sur la raison entraîne un effet délétère dans l’opinion publique. - Ces phénomènes renforcent le mal français consistant, d’une part à tout attendre de l’État, d’autre part à être incapable de dégager des consensus raisonnables (sauf peut-être au niveau local). - Sur le plan socio-économique, la social-démocratie avait assuré, dans le monde, un équilibre entre deux facteurs essentiels de cohésion sociale: la liberté d’entreprise et le service public, la complémentarité entre le public et le privé. L’idéologie inhérente au néo-capitalisme financier ( Ecole de Chicago…) a fait voler en éclats cette base de consensus minimal. Or, elle garantissait le fait qu’il était possible de s’enrichir par son travail et son ingéniosité, dans des proportions décentes. De même, les plus précaires bénéficiaient de filets de protection. La dérégulation inhérente à la toute puissance de la finance a donné le sentiment aux citoyens qu’une toute petite minorité d’hyper-riches ( spéculateurs- grands patrons du CAC 40…) perçoivent des revenus totalement déraisonnables qui les coupent de notre «commune humanité». Simultanément, l’omnipotence de l’argent comme unique valeur de référence a conduit à la négation de la recherche du bien commun et de l’intérêt général indispensables à l’équilibre d’une société. - L’omniprésence des réseaux sociaux dans la sphère publique a accéléré la régression démocratique. Les jeunes notamment évoluent dans un autre monde, une bulle virtuelle déconnectée de la réalité sociale. Les réseaux sociaux fonctionnent sur une fuite en avant narcissique génératrice de souffrances pour les jeunes et leurs familles. Leur principe de fonctionnement va à l’encontre de l’expression raisonnée et de l’écoute bienveillante au fondement de toute discussion «démocratique». - Ces considérations ne doivent pas occulter le fait que l’électeur(trice) et le citoyen(enne) ne sauraient se défausser de leurs responsabilités concernant leurs propres comportements pour améliorer le fonctionnement de la démocratie. La célèbre phrase de Kennedy reste plus que jamais d’actualité: «plutôt que toujours te demander ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays» - A ce titre, les individus et minorités ne peuvent faire prévaloir leurs propres revendications autocentrées sur l’intérêt général tant il est vrai que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers. Quelques pistes de réflexion pour régénérer la démocratie - Il n’existe pas de solution miracle pour régénérer la démocratie - La première piste est liée à la nécessité de retrouver de grandes voix d’hommes et de femmes porteurs de valeurs démocratiques et universalistes, auxquelles on puisse faire confiance. - Face à la crise que traverse le monde, il est également essentiel de retrouver des valeurs et un idéal donnant un sens à l’avenir de l’Humanité (savoir où l’on va et pourquoi). Il faut définir ce qui peut nous unir par-delà nos différences. Compte-tenu du défi redoutable que posent le dérèglement climatique et la dégradation de l’Environnement, cette recherche d’idéal est indissociable de la détermination d’un nouveau rapport entre l’Homme et la Nature (cf. Notion de « Pachamama » fondée sur la représentation de la Terre -Mère existant dans de nombreuses cultures dans le Monde). - La démonstration est faite que les démagogues experts en manipulation des foules profitent de ce vide existentiel des valeurs portées par de grands hommes et de grandes femmes (cf. Trump…) - L’éducation civique revêt un rôle fondamental. Elle doit intervenir à tous les âges de la Vie, et dès l’enfance. Elle passe certes par l’Ecole, mais pas de manière exclusive. Peuvent être cités à titre d’exemples: les cours de philosophie et d’éducation au respect chez les enfants et les conseils municipaux d’enfants- le service civique-le baccalauréat international pour former des citoyens du monde en matière de culture, de langue, et d’apprentissage au «vivre ensemble»-le rôle des médias pour sortir du dénigrement systématique, citer les initiatives sociales positives, et mettre en valeur leurs acteurs, afin d’assurer une pédagogie de la démocratie- la régulation des réseaux sociaux..La phrase de Condorcet «éclairer les hommes pour en faire des citoyens» est plus pertinente que jamais. - Il est essentiel de créer de nouvelles voies d’expression démocratiques, au-delà des élections. Il s’agit de trouver un juste équilibre entre démocratie participative et démocratie représentative. De ce point de vue, l’expérience nationale des conventions citoyennes ( Climat- Fin de Vie…) est encourageante, à condition d’en tenir compte, pour ne pas générer encore plus de frustrations. La démocratie participative pourrait être développée sur le plan local où il s’avère plus facile de dégager du consensus. - Sur le plan électoral se pose la question de la remise en cause de l’alignement des mandats présidentiel et parlementaire, ce double quinquennat ayant renforcé le présidentialisme. - Il conviendrait de modifier les règles électorales pour prendre en compte le vote blanc dans l’éligibilité des candidats - Le cumul des mandats devrait être strictement limité, tant dans l’espace que dans le temps (pas plus de 3 mandats au cours d’une carrière politique). Cela garantirait un renouvellement du personnel politique. - Au niveau parlementaire, il faudrait revoir la composition de l’Assemblée Nationale pour qu’elle soit plus représentative des différentes catégories de la population. De même, le Sénat, en tant qu’assemblée de notables, n’apporte guère de plus-value au jeu démocratique ( cf. Projet de suppression par le général de Gaulle lors du référendum de 1969). Selon des modalités complexes restant à définir, il pourrait être avantageusement remplacé par une assemblée citoyenne composée de représentants des corps intermédiaires ( syndicats- associations…) à l’image du Conseil Economique, Social et Environnemental et de simples citoyens, à l’image des Conventions Citoyennes - La réhabilitation des corps intermédiaires (syndicats, associations...) dans le jeu démocratique pour recréer du collectif est un chantier à poursuivre. Mais les bénévoles associatifs sont «vieillissants». Seuls les syndicats tirent davantage leur épingle du jeu (depuis le mouvement des retraites) et bénéficient d’une meilleure cote de popularité. - La question de l’ouverture du référendum se pose. Mais celui-ci ne fait pas partie de la tradition démocratique française. Nous avons plus tendance à répondre à celui qui pose la question qu’à la question elle-même. Sa généralisation risque également de se traduire par une faible participation. Resterait éventuellement à mettre en œuvre des formes innovantes du type préférendum ( vote permettant d’exprimer ses préférences parmi une liste d’options) ou déjà prévues dans la constitution du type référendum d’initiative partagée (présentation d’une proposition de loi par un cinquième des parlementaires, soutenue par des citoyens, ceci à condition d’abaisser le seuil du nombre de signatures requis, actuellement trop élevé) - L’approfondissement de la décentralisation, notamment par le biais de la régionalisation et de l’échelon local, est de nature à rapprocher le citoyen de la prise de décision (y compris pour le référendum d’initiative locale). Mais elle se heurte en France à la tradition de l’Etat-nation, dont on attend tout, et à la passion de l’égalité entre régions (notamment fiscale) sur l’ensemble du territoire Fin de la discussion Les hasards du calendrier ont fait que cette séance s’est tenue peu de temps après le décès de Badinter, le jour même de l’assassinat de Navalny par Poutine, et la veille de la panthéonisation de Manouchian, avec son épouse et ses compagnons. Ces grandes voix de l’Humanité nous inspirent et nous leur devons reconnaissance pour l’exemple de leur clairvoyance et de leur courage. Chacun à leur manière, ils nous engagent dans notre responsabilité pour défendre la liberté, la démocratie, et l’universalité des valeurs humanistes. Le Président Philippe ABEL

Comment régénérer notre démocratie ? Note de cadrage Bourg-en-Bresse

Publié le par Charles CONTE
Cette note de cadrage rédigée par le secrétaire du Cercle de Bourg-en-Bresse Francis Schwintner a donné un support au "remue-méninges" du 20 février 2024 intitulé "quelles pistes pour régénérer notre démocratie ?".

Constats

« La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes » (Winston Churchill). Notre démocratie va de plus en plus mal. Les symptômes de ce mal continuent à se développer : abstention aux élections, perte de confiance dans les élus (sauf locaux), montée des extrêmes, développement des manifestations voire des insurrections (gilets jaunes, banlieues, méga-bassines, …), des pratiques parlementaires ou politiciennes qui font perdre confiance dans les institutions, des pratiques policières qui privilégient la force à la discussion…. Partout, le sentiment national est d’abord usé par le mal vivre-ensemble. Deux facteurs au moins sont destructeurs : le creusement des inégalités, d’une part, les excès de l’individualisme hédoniste de masse, d’autre part. À cette liste, il faudrait ajouter les menaces liées au développement du numérique : manipulations des opinions par les plateformes numériques, l’utilisation permanente du smartphone, les facilités ouvertes par le commerce numérique, les excès et la libération de la parole sur les réseaux sociaux A noter aussi l'activisme et l'influence d'États étrangers illibéraux, voire dictatoriaux, qui œuvrent pour affaiblir nos démocraties. Bref, de nombreuses menaces qui accentuent le discrédit du politique par les opinions publiques au point d'inciter les électeurs à s'abstenir ou à se réfugier dans les extrêmes. Des conventions citoyennes ont été organisées (climat et fin de vie)  avec des résultats intéressants mais les enseignements n’ont que très peu été repris par l’exécutif (exemple du climat). Un nouveau Comité National de la Refondation a été créé mais organisé par le pouvoir central. Donc, des essais de nouveaux outils mais qui sont mis à mal par la pratique verticale du pouvoir. Une assemblée nationale actuelle de type « proportionnelle » mais qui montre la quasi incapacité de former des majorités pour voter des textes (alors que les coalitions fonctionnent dans bon nombre de pays).

Idées de quelques outils possibles

  • Le référendum (d’initiative citoyenne notamment) ou le « préférendum » (évoqué par E. Macron).
  • Développer les conventions citoyennes, mais avec une réelle prise en compte des résultats. Le pouvoir appartient aux élus et non à un petit groupe de personnes, mais ces conventions permettent néanmoins d'inventer de nouvelles formes de concertation sur des sujets dont la portée intéresse l'ensemble des citoyens.
  • Une nouvelle vague de décentralisation pour donner plus de compétences aux régions plus particulièrement (plus de régionalisation), mais aussi aux départements, EPCI, mais avec les moyens financiers qui vont avec.
  • Le renforcement des syndicats, afin qu’il y ait de véritables entités représentatives du plus grand nombre, qui puissent discuter et négocier avec les instances patronales ou l’exécutif. Cela semble bien fonctionner dans le nord de l’Europe.
  • Boites à idées : si les initiatives et idées citoyennes fleurissent chaque jour, l'enjeu est de les centraliser et de les faire connaître. Rien de tel qu'un dispositif gouvernemental ou local dédié.
  • Développer toute forme de participation du citoyen : associations mais pas uniquement, développer la participation des jeunes, et des « jeunes retraités »…
  • Favoriser la participation démocratique des jeunes par l’éducation : développer une nouvelle éducation civique (mais qui serait plus sociale et non-discriminatoire), le développement des cours d’empathie en classe pourrait être un des outils par exemple, développer des formes d’associations pour mener à bien des projets concrets (aux niveaux lycées voire collège), à l’exemple de ce qui est fait dans les écoles de commerce.
  • Développer la convivialité et le vivre ensemble (notamment en associant les quartiers défavorisés) au niveau local : fêtes ou évènements populaires, accueil de nouveaux habitants, développement des formes d’entraide sous toutes ses formes...
  • Développer l’intergénérationnel, notamment avec une population qui vieillit.
  • Donner plus de poids au Conseil économique, social et environnemental, conformément à sa mission de carrefour de la participation citoyenne.
  • Développer des plateformes numériques qui donnent la parole à chacun, et qui pourraient permettre de nouvelles formes de démocratie directe sous les traits de conventions citoyennes ou autres (mais avec une modération efficace). Quel pourrait être l’apport de l’intelligence artificielle ?
« Un nouveau modèle démocratique est possible » (Cf. article Le Monde du 25/02/2022) Une coalition d’ONG et de personnalités interpelle, dans une tribune au « Monde », les candidates et candidats à la présidentielle avec six mesures d’urgence pour refonder une démocratie « dans laquelle les citoyennes et les citoyens ne se cantonnent pas à un rôle d’électeur mais contribuent directement et régulièrement à la définition de l’intérêt général ».
  • Former les jeunes aux pratiques démocratiques pour préparer des citoyens éclairés et engagés.
  • Lutter contre l’abstention et revoir notre manière de voter, notamment par la reconnaissance du vote blanc.
  • Empêcher une trop grande influence des lobbys pour faire primer l’intérêt général sur les intérêts privés.
  • Financer la démocratie par un soutien structurel aux innovations démocratiques et citoyennes et revoir la manière de financer les campagnes électorales et les partis politiques.
  • Garantir des médias indépendants et organisateurs d’un débat public de qualité.
Organiser une convention citoyenne pour la démocratie suivie d’un référendum. Cette assemblée tirée au sort aura pour mandat de repenser la règle du jeu politique et notamment la place des citoyennes et citoyens dans l’élaboration des politiques. Articulée à un grand débat national, impliquant la société civile organisée (associations, ONG, syndicats...) et les grandes organisations politiques du pays, cette convention citoyenne pourra mettre en débat et traiter tous les sujets institutionnels et démocratiques qu’elle jugera importants : référendum d’initiative citoyenne, équilibre des pouvoirs (présidentialisme, rôle du Parlement, proportionnelle, création d’une assemblée citoyenne), pouvoir des collectivités locales, modes de scrutin… Elle soumettra ses conclusions directement au peuple français par voie référendaire